Le 19 septembre une rencontre territoriale organisée par la FNCC en région Bretagne, à Vannes, a réuni près d’une trentaine d’élus. Invités par le maire-adjoint à la culture et au patrimoine de Vannes, Fabien Le Guernevé, et le maire-adjoint à la culture de Rennes, Benoît Careil*, tous deux membres du Bureau de la FNCC, ainsi que par le conseiller municipal de Séné et membre du Conseil d’administration de la FNCC, Jean-Yves Fouqueray, les participants ont pu profiter en début de journée d’une visite des fonds patrimoniaux conservés à la médiathèque du Palais des Arts et des Congrès. Rassemblés ensuite en plénière, dédiée au Guide des bibliothèques, intervenants et participants ont pu aborder toute une série de problématiques propres à la lecture publique, et parfois plus spécifiquement au territoire breton, en présence de la conseillère livre et lecture de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne, Enora Oulc’hen. De fait, la région Bretagne est particulièrement dynamique en matière de lecture publique, ainsi qu’en témoigne le nouvel Atlas des bibliothèques territoriales publié en février 2024 par le ministère de la Culture en collaboration avec un laboratoire de recherche de l’université de Rouen Normandie. La matinée s’est achevée sur un temps de convivialité autour d’un cocktail déjeunatoire.
A droite : visite des fonds patrimoniaux de la médiathèque du Palais des Arts et des Congrès / A gauche : Fabien le Guernevé, Enora Oulc’hen et Jean-Yves Fouqueray
*Affecté par le Covid, Benoît Careil a néanmoins été contraint de rester à Rennes
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RETOUR SUR LA PLENIERE
La conseillère livre et lecture de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne, Enora Oulc’hen, a pu présenter les dispositifs d’aide du ministère de la Culture. Il a notamment été question des deux grands blocs d’outils que sont la Dotation Générale de Décentralisation (DGD) Bibliothèques et la contractualisation.
La Dotation Générale de Décentralisation (DGD) Bibliothèques
Il s’agit d’un concours particulier, créé en 1986, pour accompagner les collectivités. Il soutient les projets et investissements.
- Travaux (construction ou rénovation)
- Équipement mobilier et matériel
- Opérations d’informatisation
- Acquisition des fonds documentaires
- Acquisition de véhicules
- Extension des horaires d’ouverture (dispositif incorporé à la DGD en 2016)
…
Pour bénéficier de cette dotation, il importe de contacter le service livre de la Direction régionale des affaires culturelles le plus en amont possible. Une commission annuelle se réunit au mois de juin pour statuer sur les aides.
Plusieurs critères existent :
- Un critère de surface: à voir directement avec la Direction régionale des affaires culturelles car les calculs diffèrent en fonction du statut et de la taille de la collectivité
- Des critères de fonctionnement:
-de personnel : au minimum un équivalent temps plein par tranche de 2000 habitants
-de budget d’acquisition documentaire : au minimum 2 euros par habitant et par an
-d’ouverture : au minimum 12 heures par semaine
-de projet culturel, éducatif, scientifique et social : pour le préparer, faire un diagnostic de l’existant (forces et faiblesses) et proposer des axes de développement à échelle de 5,6-8 ans
Les taux peuvent se bonifier sur des critères additionnels : base + aides supplémentaires sur les critères spécifiques (réseau, territoire prioritaire, accessibilité ou équipement mutualisé ou qualité environnementale).
La contractualisation
Il s’agit des contrats territoire-lecture, contrats sur trois ans, signés avec des collectivités (en général avec des établissements publics de coopération intercommunale ou des départements). L’Etat et la collectivité cofinancent.
Objectifs : développer la lecture dans des territoires défavorisés en offre culturelle et/ou auprès de publics éloignés du livre et de la lecture.
Quelques exemples :
-structuration d’un réseau de lecture publique intercommunale
-actions culturelles
-schéma de développement de lecture publique
à véritable espace de laboratoire : 3 ans, renouvelable une fois
D’autres dispositifs existent également : Pass Culture (les bibliothèques ont tout intérêt à s’y inscrire pour entrer leurs animations pour les classes et se faire financer les frais d’invitation d’auteurs/d’intervenants + visibilité), Premières pages, Des livres à soi ; résidences d’écrivains ; aide du Centre national du livre…
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Au-delà de ces dispositifs, les participants présents ont pu échanger sur un ensemble de thématiques :
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L’ouverture le dimanche
Faut-il ouvrir les bibliothèques le dimanche ?
La ville de Dinan en a fait l’expérience, et a choisi de revenir en arrière, les taux de fréquentation n’étant pas concluants. L’ouverture n’était expérimentée que sur un dimanche par mois, et les habitants ne s’y sont peut-être pas retrouvés.
Pourquoi ne pas le tester sur une partie de l’année ?
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La gratuité
La ville de Séné propose la gratuité. Dans le Golfe du Morbihan, hors Séné et deux autres communes, les bibliothèques sont restées payantes mais les tarifs ont été harmonisés.
A Lorient, les bibliothèques sont gratuites pour les moins de 26 ans depuis 2 ans.
Au sein de Dinan Agglomération, le choix a été fait de rendre tout le réseau gratuit, et la fréquentation a considérablement augmenté (le réseau ayant été créé en parallèle).
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La mise en réseau
Le système de navettes, en fonctionnant par pôles, donne de jolis résultats.
Dans la communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique, un réseau communautaire relie les bibliothèques du territoire. Un portail commun a été mis en place il y a 5 ans, et un système de navette il y a plus d’un an. Les tarifs ont été harmonisés (10 euros pour tous, au lieu des 360 tarifs différents). La navette fonctionne tous les jours en suivant un circuit différent, et c’est une véritable réussite. Le coût est supporté par l’intercommunalité.
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Les publics
Comment attirer les jeunes ?
Le décrochage de la lecture est très fort chez les 15-19 ans.
Dans un des quartiers de Vannes, à Ménimur, un animateur jeunesse avait été recruté avant la pandémie, et avait réussi à attirer une population plus jeune dans les bibliothèques.
Un nouveau pôle jeu vidéo verra également bientôt le jour, pour apporter une éducation aux écrans, apprendre l’auto-régulation, et proposer de la lecture dans les temps de latence entre deux jeux.
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La spécificité du littoral
Certaines collectivités bretonnes doivent faire face à des problématiques spécifiques : îles et transports maritimes, maisons secondaires faussant les chiffres de population DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) sur lesquels se base la Direction régionale des affaires culturelles, contraintes du foncier…
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Quid d’une base des initiatives ?
Elle n’est pas encore née, mais l’Établissement public de coopération culturelle Livre et lecture en Bretagne organise tous les deux ans une journée dédiée aux « bibliothèques créatives et participatives » qui a de quoi inspirer.
