Le nombre et la variété des questions de sénateurs au Gouvernement publiées le 7 juillet attestent des difficultés de nombreux secteurs de la culture, en particulier de certains métiers d’art. Conséquences de la pandémie, restrictions budgétaires, crise du marché, mutation numérique… les inquiétudes sont diverses.
Création. Le sénateur écologique Thomas Dossus en appelle à une reconnaissance de la qualité artistique des musiques électroniques, placées pour l’heure sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et non de celui de la Culture, alors que le sénateur (UC) de la Marne Yves Détraigne s’appuie sur le récent rapport de la Cour des comptes (site de la FNCC) pour envisager un renouvellement des politiques en faveur du spectacle vivant. En relayant la campagne #UnePhotoÇaSePaie lancée par des organisations professionnelles et associatives, ce même sénateur s’inquiète également de l’avenir du métier de photographe, pénalisé par le non-respect des droits d’auteur sur Internet.
Pour les artisanats d’art aussi, l’avenir paraît incertain. Catherine Morin-Desailly (UC) alerte sur les facteurs d’orgue qui n’arrivent plus à recruter – un savoir-faire menacé de disparition – et les sénatrices Kristina Pluchet (LR) et Sonia de la Provôté (UC) enjoignent le Gouvernement à militer pour une dérogation en faveur de l’art vitraillé face au risque d’interdiction de l’usage du plomb par l’UE.
Côté patrimoine, le sénateur Bruno Belin soupçonne des déclassifications de monuments historiques faites au bénéfice de constructions d’éoliennes. Quant à la sénatrice Else Joseph (LR), elle dénonce le manque de moyen des Unités départementales de l’architecture et du patrimoine (UDAP) – services déconcentrés indispensables aux élu.e.s locaux. Plus classiquement, le sénateur (LR) Bruno Belin estime le pouvoir des Architectes des Bâtiments de France trop important : les maires doivent avoir le dernier mot.
Enfin, pour le livre et la lecture publique, Pierre Laurent (CRCE) constate les baisses de moyens de la BnF et la généralisation des contrats précaires, engageant le Gouvernement à ouvrir un dialogue social avec des personnels et alors qu’un nombre significatif d’usagers sont mobilisés. Pour sa part, Else Joseph décrit une précarisation de l’édition tant de presse que de livres consécutive à la crise du marché du papier.