Dans le contexte d’un début de reprise des activités culturelles à partir de la mi-mai, l’urgence première concerne la saison des festivals 2021. La nécessité de les accompagner pour qu’ils puissent se tenir, avec de probables baisses de recettes par rapport au fonctionnement normal de leur modèle économique, a conduit le ministère de la Culture à créer un Fonds festivals. Soit 30M€ dont 20M€, pour les festivals musicaux, seront gérés par le Centre national de la musique.
La rencontre du 9 avril entre une délégation de la FNCC et des responsables du CNM a permis d’évoquer la situation telle qu’auront à l’assumer les collectivités territoriales, premiers financeurs et acteurs de la vie festivalière, et d’obtenir quelques précisions sur les conditions d’éligibilité au Fonds festivals.
Dans l’incertitude actuelle quant aux modalités du soutien de l’Etat dans la perspective de la reprise des activités artistiques et culturelles, au-delà des seuls festivals, le président de la FNCC a souligné l’hésitation légitime de nombreux élu.e.s à s’engager. A noter également l’urgence d’une clarification, car c’est aujourd’hui, dans les deux semaines qui viennent, que les décisions doivent être prises. Des décisions financièrement significatives – qui valent aussi pour l’ensemble des manifestations que souhaitent engager les élu.e.s locaux pour un “été culturel” que toutes et tous, professionnels comme habitants, attendent avec une grande impatience.
Un point interroge tout particulièrement : il a été annoncé, sans concertation préalable, que les collectivités pourraient abonder le Fonds festivals. Qu’en est-il ?
Les représentants du CNM précisent qu’en effet, du fait de l’urgence, les modalités de gestion du Fonds festivals auront pu manquer de dialogue. Pour ce qui est en particulier d’une contribution des collectivités à ce Fonds, il s’agit d’une simple éventualité dont aucun arbitrage n’a encore défini le cadre. Tout reste donc ouvert.
Rappelant combien la relation avec les collectivités est essentielle au CNM pour mener à bien ses missions, son président indique que les incertitudes ne peuvent pas encore être levées, notamment sur la date à partir de laquelle les festivals pourront déposer leurs dossiers de demande de soutien. Seul élément certain, l’existence du Fonds festivals, gérés par le CNM pour les festivals musicaux et par les DRAC pour les autres disciplines.
Sur le fonctionnement du Fonds festivals : les pertes d’exploitation pourront être couvertes à hauteur de 85% pour celles inférieures à 235 000€, dans la limite de 200 000€, et à hauteur de 50% pour les pertes égales ou supérieures à 235 000€, dans la limite de 200 000€ supplémentaires. L’aide globale ne pourra pas dépasser 400 000€.
Les critères d’éligibilité au Fonds festivals se veulent d’une grande souplesse :
- Les sommes d’éventuelles contributions des collectivités au Fonds ne seront pas déduites des pertes que viendra compenser le CNM – une demande des professionnels.
- La nature du statut juridique des festivals ne sera pas prise en compte. Seule exigence : que la billetterie joue un rôle fondamental dans le modèle économique du festival (un festival gratuit, par exemple, ne sera pas éligible).
- Sur l’ancienneté aussi, la souplesse est de mise. Une première édition pourra être accompagnée à la seule condition que son opérateur ait été actif avant le 1er mars 2020.
- Le respect de la règlementation du travail sera exigé et l’effort fait pour que le format adapté soit aussi proche que possible de son format habituel pris en considération.
Pour la FNCC, quelles que soit le conditionnement des aides, il importe avant tout qu’elles fassent l’objet de concertations territorialisées. De ce point de vue, les Conseils locaux des territoires pour la culture (CLTC), désormais opérationnels dans toutes les Régions, constituent des espaces de dialogue appropriés. Et il apparaît nécessaire que le CNM puisse être associé à leurs prochaines réunions.
De manière plus générale et par-delà l’actualité du contexte sanitaire, le président du CNM en appelle les collectivités à envisager des partenariats avec sa structure au-delà de ceux désormais quasi généralisés avec les Régions pour les “contrats de filière” dans le domaine des musiques actuelles.