L’été se profile…. et déjà des festivals annoncent l’annulation de leur édition 2021. Le désarroi s’ancre dans le monde des arts et de la culture. Une colère légitime grandit. Alors que les trains circulent, que les soldes sont maintenus, les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de concert restent fermés. Pour eux, la perspective de réouverture ne cesse de s’éloigner.
Dépassons cette incompréhensible suspicion à l’égard de la culture. Elle accentue l’isolement et la détresse psychique de chacune et de chacun, surtout des jeunes. Elle prive nos concitoyennes et nos concitoyens de l’apport d’échange et de rencontre que savent dispenser les arts et la culture. C’est maintenant, non dans un futur trop incertain, que des voies, intransigeantes sur les exigences de sécurité sanitaire, doivent être investies.
Les collectivités sont à l’œuvre. Nombre d’entre elles témoignent d’une volonté, d’une intelligence de la situation et d’une inventivité pour faire et non seulement attendre de faire. Mais leurs initiatives ne sont pas appréhendées à leur véritable valeur d’espoir…
Représentative de l’ensemble des natures de collectivités et politiquement plurielle, notre Fédération en appelle :
- à l’élaboration de cadres sanitaires lisibles et clairs. Les collectivités fédèrent bon nombre d’initiatives et de bonnes pratiques : mises au point de protocoles sanitaires, manifestations dans l’espace public, ouverture des lieux au travail des artistes et techniciens, interventions auprès des scolaires… Mais nous avons besoin de cadres stables, de protocoles sanitaires nationaux clairs et de perspectives aussi lisibles que possible pour que nous puissions imaginer et innover dans la cohérence, car aujourd’hui ces expériences multiples, pour précieuses qu’elles soient, se font de manière désordonnée, au risque d’inacceptables inégalités territoriales.
- à reconnaître la portée nationale de l’engagement des collectivités : sans elles, les ruptures d’égalité déjà opérantes – entre territoires, entre grandes institutions et structures plus fragiles, entre professionnels et au détriment des plus précaires d’entre eux, tout particulièrement des femmes – se creuseront.
- à alerter sur les tensions budgétaires croissantes des collectivités, du fait notamment d’une gestion mal compensée des structures culturelles placées sous leur responsabilité directe.
La culture doit vivre partout, réellement, aujourd’hui et demain, pour toutes et pour tous. Cela ne se fera pas sans l’engagement des collectivités. Cela ne fonctionnera qu’à la condition de prendre en compte les réalités des territoires et de leurs acteurs, partenaires quotidiens des élu.e.s.
Nous, élu.e.s locaux au plus proche de nos concitoyennes et concitoyens, demandons à être reçu.e.s en urgence par la ministre de la Culture. Afin que soit mis en place un cadre de la concertation, d’espaces et d’échanges entre l’Etat, les structures représentant l’ensemble des acteurs des arts et de la culture et les collectivités territoriales qui permette de trouver des solutions pour desserrer l’étau sanitaire qui pèse sur la culture actuellement.
la FNCC