Frédéric Hocquard, président de la FNCC, signe l’éditorial de la Lettre d’Echanges n°181 (mars 2021)
Mens sana in corpore sano
Bien évidemment la lutte contre l’épidémie de Covid passe d’abord par des mesures sanitaires, par une vaccination en masse de la population… bref, par tout ce à quoi nous nous appliquons avec peine depuis des mois, bientôt presque un an.
Mais la lutte contre cette pandémie ne passe-t-elle pas aussi par d’autres moyens ? Et si le bien-être mental, l’ouverture à l’autre faisaient aussi partie de la thérapie ? Et si l’émotion, la réflexion, la découverte, la curiosité nous armaient pour mieux comprendre l’exigence de solidarité et, avec lui, l’espoir d’un monde plus attentif que porte cette crise ? Bref, si ce temps d’inquiétude était aussi un temps consacré au partage de l’imaginaire, un temps où l’art et la culture avaient toute leur place ?
Or cet apport de la vitalité de l’intelligence sensible reste ignoré. Pire encore, dédaigné. Depuis le 1er novembre dernier, la fermeture totale des établissements culturels (théâtres, musées, cinémas, salles de concert…) et le couvre-feu privent les Françaises et Français de culture et de lien social. Et pour l’heure, rien n’indique que la situation soit amenée à évoluer. Il est certes impératif de tout faire pour freiner la propagation du virus et de ses variants, et promouvoir le respect le plus rigoureux possible des gestes barrières. Mais ces exigences sanitaires sont-elles totalement incompatibles avec des activités culturelles ? Nous avons tous besoin que la culture continue de nous aider à fabriquer du commun, à forger un horizon collectif.
Il serait temps que les choses changent. Pas simplement parce que la précarité économique touche de plein fouet le secteur culturel. Mais surtout parce que, face à la détresse psychique croissante de bon nombre de nos concitoyens, on se dit que la culture devrait être classée au premier rang des remèdes.
