Peu à peu, l’ensemble lieux culturels, qu’ils soient privés ou publics, sous tutelle de l’Etat ou des collectivités territoriales, fait l’objet de la part du ministère de la Culture de guides pour la reprise des activités afin des respecter les consignes sanitaires pendant la période de déconfinement. Quatre nouveaux guides ont été publiés le 27 mai.
A noter que le Premier ministre a annoncé le 28 mai les conditions de la 2e phase du déconfinement, avec une autorisation généralisée de réouverture des lieux culturels à partir de 2 juin (et du 22 juin en Ile-de-France), avec une exception pour les cinémas.
Accès au guides du ministère de la Culture
Aide à la reprise d’activité et à la réouverture au public des salles de spectacle
Alors qu’il est envisagé que des salles de spectacle puisse rouvrir en juin (le 22 juin en Ile-de-France et dès le 2 juin dans le reste de la France métropolitaine), le ministère de la Culture a rédigé un guide de mesures sanitaires dont les recommandations seront mises à jour début septembre 2020. Parmi elles, multiplier si possible le nombre de représentations, laisser des sièges vacants. De manière générale, que ce soit en lieu clos ou dans l’espace public « la référence pour la jauge est de 4m² sans contact par spectateur ». Le guide a été réalisé en concertation avec le Conseil national des professions du spectacle. Accès.
Aide à la reprise d’activités des conservatoires classés et des lieux d’enseignements artistiques publics
Est-il envisageable d’accueillir à nouveau les élèves dans les conservatoires et autres établissements d’enseignement artistique ? Plusieurs communes s’y étaient déjà engagées. Elles ont dû faire marche-arrière, le décret paru le 11 mai prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire interdisant leur réouverture, excepté pour l’organisation d’examens.
Le guide précise toutefois « qu’au regard de la loi, les conservatoires classés par l’Etat et les lieux d’enseignements artistiques publics relèvent de la responsabilité des collectivités territoriales qui doivent assurer la sécurité et la santé de leurs agents et salariés, enseignants et équipes administratives de ces établissements ». La décision de réouverture leur appartient donc en propre « dans le respect du cadre juridique et des consignes sanitaires édictés par le Gouvernement ».
Au-delà d’une éventuelle réouverture prochaine ou immédiate des conservatoires, le guide anticipe les conditions de fonctionnement et d’accueil des usagers pour la rentrée de septembre afin de donner à leur personnel administratif et enseignant la visibilité nécessaire pour la préparer.
A noter que les recommandations de ce document peuvent être déclinées dans le champ des arts plastiques ainsi que dans les structures privées d’enseignement artistique.
Aide à la reprise d’activités des ateliers d’artistes, ateliers partagés, résidences et à la gestion des collections
Comme pour les musées et monuments, la reprise des activités des galeries est conditionnée, d’une part, à la capacité du lieu à mettre en œuvre pour ses agents et ses visiteurs les mesures sanitaires et, d’autre part, à une fréquentation du lieu de nature majoritairement locale afin d’éviter de favoriser trop de déplacements, notamment par les transports en commun.
Ce guide a été réalisé par le ministère de la Culture en collaboration avec le Conseil national des professions des arts visuels (CNPAV) et des professionnels des secteurs concernés. Rappelons que Jessie Orvain, membre du Bureau de la FNCC et vice-présidente de la Communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie, représente la Fédération ainsi que l’AMF dans ce Conseil inauguré en décembre 2018 (communiqué).
L’organisation de séances de cinéma en plein air : cadre juridique et lignes directrices pour sa mise en œuvre
A la différence des librairies, galeries, disquaires ou des musées, les salles de cinéma font partie derniers lieux de culture qui ne sont toujours pas autorisés à rouvrir. Il a certes été envisagé dans un premier temps que leur réouverture aurait pu être envisagée dans les “zones vertes”, mais le ministre de la Culture a précisé, le 15 mai sur RTL, que la nécessité d’amortir le coût de la distribution et de la promotion des films exigeait une ouverture simultanée sur l’ensemble du territoire, envisagée début juillet.
Mais il existe, en période estivale du moins, une alternative : le cinéma en plein air. Une possibilité qui cependant, jusqu’au 2 juin au moins, n’est praticable qu’en présence de dix personnes au plus. Pour autant cette restriction peut être contournée via le principe de plus en plus pratiqué du cinéma en “drive-in”, avec des réunions de spectateurs en plus grand nombre, mais chacun dans sa voiture particulière. Déjà :
- La mairie de Cannes a organisé du 20 au 24 mai 2020, en partenariat avec les cinémas de la ville, la diffusion de cinq films en mode « drive-in » sur le parking Palm Beach,
- Les films lauréats aux “Swann d’Or” de la 34e édition du Festival du film romantique de Cabourg, reporté de juin à août , devraient, selon la déléguée générale Suzel Pietri (France Bleu), être projetés « sous une forme inédite et je l’espère toujours romantique à travers un drive-in ».
- A Agen, le parking d’une concession Volkswagen accueillera le 12 juillet, à l’initiative l’association “En voiture Ciné”, une projection de Bienvenue chez les Cht’is.
- le festival de cinéma itinérant, le Drive-in, a donné sa première programmation à Bordeaux, du 16 au 24 mai, avec l’appui de la mairie et de Bordeaux Métropole. Sa tournée le mènera à Marseille début juin et dans les Hauts-de-France fin juin. Les organisateurs de cette manifestation créée pendant la période de confinement s’engagent à y mettre un terme dès que les cinémas seront autorisés à rouvrir. Leur initiative a en effet été l’objet d’une critique de la part de la Fédération nationale des cinémas français, laquelle « regrette profondément les dégâts médiatiques et économiques que provoqueront ces manifestations qui détournent les spectateurs, les médias, l’administration locale et nationale du seul combat à mener : la réouverture des salles ».
Quoi qu’il en soit, le guide réalisé par le ministère et le CNC autorise clairement le cinéma en drive-in, avec les recommandations sanitaires suivantes :
- Une distance d’environ 1 mètre devra être respectée entre chaque voiture garée.
- Les spectateurs doivent rester dans leur véhicule lors de la projection du film, fenêtres ouvertes.
- Une restauration ou débit de boisson avec places assises est interdite. Seule la vente à emporter est autorisée (ex : stands ou kiosques de restauration à emporter) et le drive est à favoriser. En cas de restauration à emporter, les boutiques et les caisses d’entrée doivent favoriser le paiement par carte bancaire sans contact, désinfecter régulièrement les terminaux de paiement, imposer les distances de sécurité par un marquage au sol pour les files d’attente, faire appliquer la distance de sécurité d’un mètre pour la circulation des familles.
- Les spectateurs doivent quitter le lieu une fois la projection terminée.