Déborah Münzer, présidente de la FNCC, signe l’éditorial de la Lettre d’Echanges n°166 (novembre 2018)
On dit que l’Europe aurait dû se fonder sur la culture… La récente adoption de la directive européenne sur le droit d’auteur à l’ère du numérique vient de le prouver. Elle consacre notamment le principe d’une rétribution des auteurs et artistes par les plateformes de diffusion sur Internet de ce qu’on appelle les “contenus culturels”.
Aujourd’hui, en effet, les écrans, fixes ou nomades, sont devenus les vecteurs essentiels de la découverte des œuvres d’art. Leurs auteurs et interprètes ne pourront survivre sans être bénéficiaires de droits d’auteurs pour cette exposition numérique.
La FNCC s’est bien sûr donnée pour mission le développement des arts et de la culture sur et dans les territoires. Mais nous savons également que la mutation globale de l’économie culturelle sous l’influence du numérique exige une régulation qui ne fait sens qu’à l’aune de l’Europe et dans sa globalité.
La vie d’un artiste – écrivain, musicien, cinéaste… – dépend de sa capacité à vivre de son art, donc des droits d’auteur ou droits voisins. Sa présence dans nos salles de spectacles, dans nos festivals dépend ainsi de la régulation européenne, seule à même de contrer une exploitation commerciale sans rétribution aux créateurs et de garantir le principe de l’exception culturelle.
Nous, collectivités, devons soutenir les efforts des professionnels qui se sont battus pour la reconnaissance de ce droit d’auteur ainsi que les parlementaires européens qui les ont relayés. Ces artistes, nos politiques ont contribué à les former, à les aider à se produire, à se construire. Ce sont nos engagements, notre conviction de l’importance de la culture que nous défendons en défendant cet enjeu.