Le 22 mars, c’est au tour de Bruxelles. Après la mort projetée contre la liberté d’expression et de création (Charlie Hebdo), contre la coexistence des diversités (Hypercacher de Vincennes), contre la musique (Bataclan), contre une manière de vivre ensemble librement dans le partage des plaisirs, de boire un verre entre amis sur la terrasse d’un café parisien, d’assister à un match de football à Saint- Denis, c’est la ville en elle-même qui est aujourd’hui frappée par la terreur aveugle.
La ville multiple, ouverte – où l’on se croise nombreux, divers, différents, où l’on rencontre les autres, où l’on est ensemble, comme dans une salle de concert, un stade ou un café – est l’objet de cette haine stupide qui voit dans le repli sectaire, la négation de la liberté individuelle, l’interdiction du dialogue avec les autres la figure absurde d’une pureté macabre. Ils mutilent la vie même, comme si les corps ne servaient qu’à souffrir, qu’à tuer et à mourir. Voilà le message. Il est terrible et risible. Il est redoutable et misérable.
Nous voulons ici rendre hommage aux victimes de l’attentat de Bruxelles. Et à aussi celles de Tunis, de Bamako, de Ouagadougou, de Grand-Bassam…, la liste est si longue, effroyable. Nos épreuves respectives nous rendent tous solidaires. La résistance à la douleur et à la haine, l’ouverture, l’accueil, la reconnaissance de l’autre, l’intelligence partagée de la vie, l’exigence partagée de la liberté sont et seront notre culture commune.
Le 22 mars 2016, après le 11 janvier et le 13 novembre 2015, restera toujours un jour de deuil. Mais aussi un jour où se manifestent dans leur évidence les valeurs qui nous unissent et l’urgence de rassembler nos forces pour les défendre contre la bêtise, contre l’obscurantisme et le carnage.
Nous devons surmonter à la fois le dégoût et la peur pour affirmer le respect et le courage. Ce que nous ferons ensemble.
Florian Salazar-Martin,
président de la FNCC
FNCC Communiqué en hommage aux victimes des attentats de Bruxelles