Depuis ce 13 novembre 2015, nous sommes d’abord dans l’effroi face à un monde indicible de haine et de violence. Nos pensées se portent inlassablement vers les victimes du carnage qui a dévasté Paris, vers leurs proches, leurs amis, leurs enfants, leurs parents, vers tous les Français qui doivent désormais intégrer ce cauchemar comme un fait réel.
Il y a moins d’un an, les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’Hypercacher de Vincennes avaient soulevé une immense mobilisation citoyenne pour transformer la douleur en solidarité, en tolérance, en espoir. Notre Fédération s’y était associée.
Et aujourd’hui ? Comment réagir quand une manifestation aussi paisible du plaisir d’être ensemble qu’assister à un concert, un match amical ou simplement passer une soirée au restaurant se mue en un processus de mort collective ?
Nous sommes directement interpellés en tant qu’élus. Ce monde, cette manière de vivre, de prôner le respect de chacun, de promouvoir le vivre-ensemble, de s’épauler du travail de l’invention, de la musique, c’est le nôtre. Il est bien imparfait, mais sa boussole est la liberté et le dialogue. Il est né de la démocratie et se transforme grâce à elle.
Certes, notre monde apparaît bien fragile à l’épreuve de la sauvagerie fanatique. Mais nous savons qu’il résistera. Il doit résister, car les peuples qui en sont privés nous l’envient. C’est là le prestige de Paris : la ville des Lumières le symbolise plus que toute autre. A ce titre, Paris attire la haine de ceux qui révèrent la haine et l’obscurité. Notre capitale héberge le siège de l’Unesco. Elle est le premier rivage de la solidarité des Nations qui oeuvrent pour la paix avec les armes de la culture, des arts et de l’éducation. Des armes d’une puissance de vie infiniment supérieure à celles qui portent la mort aveugle.
Les terrifiantes attaques coordonnées du 13 novembre veulent nous entraîner dans un cercle où la mort aurait plus de sens que la vie. Ils veulent que nous nous taisions. Il est vrai que les mots peuvent paraître bien dérisoires. Ils ne le sont pas car, aussi maladroits soient-ils, ils expriment la confiance dans le partage, l’écoute, l’expression : la liberté, l’égalité, la fraternité.
C’est au nom de ces valeurs que la FNCC exprime sa compassion aux victimes. En leur honneur, aux côtés de leurs proches et au nom de tous les élus de France, nous proclamons notre détermination à promouvoir plus que jamais l’éducation et la culture, seuls antidotes à l’obscurantisme et à défendre notre manière de vivre, ensemble, dans la tolérance et par l’intelligence. Le deuil terrible d’aujourd’hui nourrit cette conviction.
Florian Salazar-Martin, président
et le Conseil d’Administration de la FNCC
La FNCC fait part de son soutien à l’Association
des maires de France pour la réunion symbolique
qu’elle organise le mercredi 18 novembre.