L’émission consacrée à la FNCC de la radio associative Radio Scarpe Sensée à l’occasion de la réunion de son Conseil d’Administration à Douai, le 2 juin, a permis explication en profondeur à la fois de l’importance des initiatives culturelles des territoires, du rôle prioritaire des collectivités dans le soutien public à la culture et de la nécessité d’étendre le périmètre de la culture au-delà des institutions et des arts pour y englober les manières de vivre, la cuisine, les chansons…
Pour Frédéric Hocquard, président de la FNCC, « la démocratie se joue aussi là : comment on est capable d’écouter tout ce qui se construit autour d’un territoire dans le domaine de la culture, comment on coopère, comment on fait sens ensemble. » Ce que traduit Alexie Lorca, adjointe à Montreuil et vice-présidente, en évoquant, en opposition à un centralisme tendant subventionner essentiellement ce qui relève des Beaux-Arts, une culture « qui commence avec les femmes et la cuisine, pour après déborder sur la musique et la danse. La FNCC est un lieu où se retrouvent des élu.e.s qui partage cette idée que la culture est au cœur d’un projet de société et que chaque collectivité doit pouvoir proposer des politiques culturelles au plus près des habitants » en se nourrissant de la richesse de chacun.
Pour Auriane Aît Lasri, maire-adjointe de Douai, vice-présidente de la FNCC et hôte de la réunion du Conseil d’administration à l’occasion du Festival international du grand reportage d’actualité (FIGRA), l’importance pour une ville d’accueillir un grand événement culturel comme le Figra n’est pas tant dans le rayonnement territorial qu’il apporte mais dans son apport pour une perception plus fine, plus ouverte de la réalité. « C’est un événement culturel qui nous permet de regarder le monde en face, d’être un citoyen un peu plus éclairé à la sortie des projections. » Mais à condition de savoir fédérer toutes les énergies d’un territoire – acteurs économiques, sociaux culturels et politiques avec les collectivités de toute la région – afin que toutes et tous puissent en bénéficier.
A la question du journaliste l’interrogeant sur ce que, de ce point de vue de la richesse de la vie culturelle, la ville de Martigues peut offrir, Florian Salazar-Martin commence par répondre : la mer, les paysages, l’art de vivre des gens ; puis il précise plus politiquement son approche de la culture : « Nous, élu.e.s locaux, nous sommes les garants de cette écoute, de cette attention à la vie des gens, à leurs chansons, à leurs voyages… Quelque fois c’est sublimé par les artistes, quelques fois simplement raconté, partagé. Aujourd’hui, il faut porter une autre dimension de la culture, plus anthropologique, moins cassante, moins intimidante. L’avenir, c’est ce qui se passe au sein des territoires, avec les collectivités, avec les élu.e.s, en rapport avec les gens et dans la vie quotidienne, pour inventer le présent et l’avenir sans tirer un trait sur le passé. »