Marc Brunet, maire-adjoint à la Culture de Fontenay-sous-Bois, membre du Bureau de la FNCC, signe l’éditorial de la Lettre d’Echanges n°162 (avril 2018)
D’après une étude du CNRS en 15 ans, 30% des oiseaux sauvages ont disparu des campagnes françaises. Plus largement de nombreux scientifiques estiment que la sixième extinction de masse des espèces est déjà largement entamée et s’accélère considérablement.
La diversité humaine est indissociable de la diversité naturelle et l’érosion accélérée de la biodiversité naturelle va de pair avec une menace sans précédent sur la diversité des cultures humaines. Les langues par exemple – l’un des principaux indicateurs de la diversité culturelle car elles sont l’expression des héritages intellectuels – sont particulièrement touchées. Au rythme actuel, 50 à 90% des langues parlées sur notre planète auront disparu à l’horizon 2100. Diversité biologique et diversité culturelle sont profondément interdépendantes. L’intervention humaine sur l’environnement est un acte social et une expression culturelle.
Paul Ehrlich comparait la disparition d’espèces aux ailes d’un avion dont on enlèverait les rivets. « Combien de rivets peut-on enlever avant que l’aile de l’avion ne se casse et que l’avion s’écrase au sol ? » De même, combien d’espèces doivent disparaître avant que ne meure un écosystème ? Diversité culturelle et biodiversité, ensemble, détiennent la clef de la durabilité de nos sociétés. La biodiversité structure la pensée et alimente les arts. La diversité culturelle, parce qu’elle est source d’innovation, de créativité et d’échanges, garantit non seulement un enrichissement mutuel, mais un avenir viable pour l’humanité.