Lors de sa conférence de presse du 27 septembre, la ministre de la Culture a présenté le budget 2024 comme un budget « de transformation et d’inspiration pour impulser et accompagner les mutations de la culture » : accélérer la transition écologique, “mieux produire, mieux diffuser”, embrasser les nouvelles technologies, renouveler les publics, anticiper la relève des métiers et l’évolution des compétences et redynamiser les territoires.
Rima Abdul Malak a par ailleurs rappelé qu’au-delà des enveloppes explicitement dédiées aux territoires – Fonds d’incitation patrimonial (FIP) pour les petites communes, Fonds d’innovation territorial (FIT) pour des projets expérimentation coconstruits avec des collectivités, aide exceptionnelle pérennisée aux écoles d’art territoriales… –, l’ensemble de son budget concerne l’intégralité du territoire français, métropolitain comme ultramarin
Le budget global du ministère de la Culture pour 2024
Il s’élève à 11Mds€, en augmentation de 6% par rapport à 2023 :
- Crédits de la mission « Culture » : 4 466Mds€ (+241M€/+6%)
- Audiovisuel public : 4 025Mds€ (+228M€/+6%)
A noter : la principale coupe opérée pour permettre de « lisser » le budget et de dégager des moyens supplémentaires allouées aux priorités 2024 est, outre des demandes d’économies à certains grands opérateurs de l’Etat l’abandon du projet de Cité du théâtre.
A noter qu’avec France 2023, les Fonds verts inter-ministériaux, les crédits culture des autres ministères, le Loro du patrimoine les taxes affectées à la musique, au théâtre et au cinéma ainsi que les crédits d’impôts, le budget culture global de l’Etat représente plus de 16Mds€.
Répartition des crédits
La répartition est indiquée par “Programmes” (Création, Transmission des savoirs et démocratie culturelle, Patrimoines…). Elle est ci dessous retranscrite selon leur taux de progression par rapport à 2023 :
- Soutien aux politiques culturelles (P224 : action culturelle internationale, fonctions de soutien du ministère, masse salariale du ministère +5%) : +12%
- Patrimoines (P175) : +8%, dont 20M€ (+2M€) pour le Fonds incitatif pour le patrimoine (FIP) pour les communes à faible ressources
- Livre et industries culturelles(P334) : +7%, dont +4,9M€ pour les bibliothèques territoriales
- Création (P221) : +5%
- Transmission des savoir et démocratisation de la culture (P361) : +4%, dont 104M€ pour l’EAC et 210,5M€ pour le Pass culture (+2M€)
- Presse et médias (P180) : +2%
A noter que les crédits dédiés au Pass culture, dont le financement bénéficie, en plus des dotations du ministère de la Culture, de 57M€ de la part de l’Education nationale, représente plus du double de la ligne EAC (orchestres Démos, Orchestres à l’école, dispositifs “C’est mon patrimoine !”, artistes intervenants en milieu scolaire…).
Focus
Quelques annonces budgétaires concernant des actualités immédiates (stratégie “Mieux produire, mieux diffuser”, répondant à des problématiques nouvelles (Olympiade culturelle…) ou de crise (écoles d’art territoriales…).
- 9M€ pour la stratégie « Mieux produire, mieux diffuser »
- 30M€ pour le Fonds festivals (maintenus)
- +15,4 M€ pour les structures de création et de diffusion artistique en région, cofinancées avec les collectivités territoriales
- +10 équivalents temps plein travaillés/ETPT (+9%) pour le Centre national de la musique
- 4M€ pour l’Olympiade culturelle sur les territoires
- 2M€ pour le Plan Fanfare
- 5M€ en tout pour le Fonds d’innovation territorial (FIT)
- +12,1M€ pour l’emploi artistique et les artistes-auteurs, dont 39M€ pour le Peps (+5M€)
- +6,5% pour l’enseignement supérieur, dont +4,8M€ pour les écoles d’architecture et la pérennisation des 2M€ d’aide exceptionnelle pour les écoles d’art territoriales
Détail des financements et des progressions des programmes
Remarque méthodologique. Avec la multiplication des agences nationales dont la dernière venue, après le Centre national de l’image animée (CNC) et le Centre des monuments historiques (CMN), est le Centre national de la musique (CNM), la lecture des crédits culture de l’Etat perd en lisibilité. En effet, bien que placées sous tutelle du ministère, le détail de leurs budgets ne figure pas dans la présentation du Projet de loi de finances Culture. A ce mouvement d’“agenciarisation” s’ajoutent également les dispositifs sous statut de Groupement d’intérêt public, dont le GIP Cafés Culture, également peu identifiables.