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Rendez-vous FNCC

Avignon : rencontre annuelle avec l’AMRF, 16 juillet 2022

By 26 septembre 2022septembre 30th, 2022No Comments

Dans le cadre de leur convention, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) et la FNCC organisent chaque année pendant les Journées d’Avignon de la Fédération un temps de concertation pour faire le point sur les perspectives de travail en commun. Cet été, deux autres interlocuteurs et partenaires participaient aux échanges : la Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités (FNCOP) et l’Union des fédérations des structures d’intervention culturelle (UFISC).

Une nouveauté par rapport aux années précédentes : l’AMRF était représentée par le président de sa commission culture, Yvan Lubraneski. « Nous avons créé à l’AMRF une commission culture, un pas déjà très important ; la primauté de la question culturelle est extrêmement variable selon les élus. Ici c’est le service minimum, là un dynamisme imaginatif, inventif et entreprenant. Quel est notre rôle en tant qu’association d’élus si ce n’est d’essayer de donner des clefs pour favoriser l’émergence de nouvelles formes d’initiatives culturelles et, pour cela, d’être un acteur fort aux côtés de tous ceux qui veulent s’engager dans cette voie. D’où l’importance de consolider notre partenariat avec la FNCC. » Avec cette ambition : « Inventer le village de demain, avec de nouvelles activités irriguées par le numérique et par la culture, en résonance et en réseau jusqu’à la ville. »

Deux thématiques précises de travail en commun ont été identifiées.

Le Fonds d’innovation territoriale (FIT). La ministre de la Culture a annoncé la création d’un Fonds, doté de 3M€, pour financer des expérimentations initiées sur les territoires indépendamment des critères nationaux de ses financements en région.

Pour Serge Calvier, représentant l’UFISC, il y a là, dans un contexte de morosité budgétaire, une « fenêtre qui s’ouvre peut-être. Ce Fonds d’innovation territoriale devrait fonctionner en dehors des critères habituels d’attribution des aides pour venir en appui aux initiatives locales. Nous le réclamions depuis longtemps. Même si la dotation est faible, il faudra y candidater. »

Les modalités de mise en œuvre de ce Fonds ne sont pas encore définies, d’où pour l’AMRF et la FNCC l’importance d’en anticiper le fonctionnement.

Florian Salazar-Martin, vice-président de la FNCC, pose déjà quelques jalons en prenant exemple sur les contrats Territoire/lecture dont il salue l’adaptabilité et notamment celle de répondre à des volontés territoriales croisées sans s’en tenir au cadre préétabli des EPCI. « Il faut que nous obtenions ce même degré de souplesse, cette même liberté d’action et d’expérimentation avec le FIT. Qu’on puisse bénéficier de financements pour un projet porté par quelques communes volontaires. Sinon, l’obligation de passer par le guichet intercommunal éteindra les perspectives d’expérimentation. » Une agilité que réclame aussi Yvan Lubraneski en rappelant que l’AMRF plaide pour une inter-territorialité culturelle et l’invention d’une « forme de concertation infra-départementale ».

Le président de la FNCC, Frédéric Hocquard, dit aussi son attente – et sa vigilance – envers ce nouveau dispositif. « Le fonctionnement et l’ambition du Fonds d’innovation territoriale doivent encore être éclaircis. La moitié des fonds (3M€) devrait être gérée en central, l’autre par les DRAC, soit 100 000€ par DRAC, ce qui n’a que peu de sens. Mais en même temps, les objectifs affichés sont intéressants. Cela peut aussi faire partie de nos sujets de travail. »

Extension du GIP-Cafés-culture. Deuxième thème d’un travail en commun, l’extension du GIP Cafés-culture – un dispositif qui permet, par un abondement conjoint des collectivités et de l’Etat, de rémunérer en respect du Code du travail les artistes se produisant dans les cafés et restaurants (de moins de 200 places). Arnaud Thenoz, secrétaire général de la FNOCF en expose le principe : « Concevoir, au-delà des restaurants et cafés, un dispositif parallèle du GIP dédié aux associations culturelles. Nous y travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Culture. Des annonces devraient bientôt être faites. »

Frédéric Hocquard met en valeur le dispositif dans sa portée trans-territoriale. Il s’agit « d’un dispositif absolument transversal, à la fois très urbain et vraiment rural. Et rares sont les dispositifs qui ne nécessitent pas d’être adaptés entre territoires aussi différents. » Florian Salazar y voit un autre avantage : « Il y a là une véritable expérimen­tation alors que cela a été inventé par la CGT et les brasseurs simplement pour lutter contre le travail au noir… Souvent les protocoles viennent d’en haut. C’est ici l’inverse et on en voit toute la pertinence. Ce travail peut véritablement intéresser les collectivités. »

Le primat de l’action de proximité. Que ce soit dans la perspective du FIT ou celle de l’extension du GIP Cafés-culture, Chantal Carrié, maire-adjointe à la culture de La Trinité, y voit la traduction concrète d’une préoccupation au cœur de l’ensemble des politiques culturelles locales, tant en territoire rural qu’urbain. « Dans tous nos débats, il est question d’une culture de proximité, d’une culture populaire. Et on s’aperçoit que les expériences de la ruralité sont intéressantes pour répondre à des problématiques. Elles se posent aussi dans les grandes villes, dans les banlieues, avec toujours la même question : comment porte-t-on la culture au plus près des gens ? » Didier Gerardo, maire-adjoint à la culture de Crolles et membre du Bureau de la FNCC, illustre également cette porosité entre territoires : « Les villes riches en ressources, qui jouent un rôle de centralité, rayonnent sur le département. Elles ont la responsabilité d’aider en ingénierie les petites communes. »

De son côté, l’adjointe à la culture de Beaumont-sur-Oise, Marlène Herlem, note des préoccupations similaires entre territoire ruraux et petites villes : « Quand vous parlez de la ruralité, vous évoquez la difficulté à organiser les choses, à monter un dossier, à savoir où trouver les subventions… Ces difficultés ne sont pas l’apanage de la ruralité ; elles concernent aussi les nouveaux élus des petites villes. »

Pour sa part, Yves Lecoq, maire-adjoint à la culture d’Arbois, suggère que le travail conjoint de l’AMRF et de la FNCC pourrait s’enrichir, dans le même esprit de transversalité territoriale, avec d’autres réseaux de proximité, notamment ceux des Maisons des Illustres et des Centres culturels de rencontres, lesquels cherchent tout particulièrement à se rapprocher des communes.

En conclusion, la convention AMFR/FNCC sera enrichie des perspectives évoquées. De manière plus immédiate, la question de l’extension du GIP Cafés-culture sera l’occasion d’un temps de réflexion lors du Salon des maires 2022, au mois de novembre.


Le compte-rendu intégral de la rencontre est disponible sur l’Espace adhérents du site de la FNCC.