Le budget 2016 du ministère de la Culture affiche une progression de 2,7%. Après deux années consécutives de baisse, c’est un signe important. Car il relève de la responsabilité de l’Etat de manifester non seulement que l’art et la culture constituent une part essentielle des forces vives de notre société et un atout incomparable pour notre pays, mais aussi et surtout qu’ils sont les principaux vecteurs de nos valeurs républicaines.
La FNCC se félicite de la croissance du budget culture de l’Etat, tout en craignant que les collectivités territoriales, mises dans l’obligation d’éponger une baisse inédite et déstabilisante par son ampleur et son rythme des dotations que l’Etat leur reverse, ne puissent s’y joindre assez pleinement. Cette contrainte ne pourra qu’entraver à terme leur engagement culturel et nuire à la vitalité culturelle de notre pays, car les collectivités fournissent plus des deux tiers des financements publics de la culture.
La FNCC salue également l’effort particulier (+2,2%) des crédits alloués aux services déconcentrés du ministère opérant désormais dans les grandes régions. Les collectivités ont besoin des DRAC tout comme elles ont besoin des services territorialisés de la direction du patrimoine ou des opérateurs nationaux de l’archéologie préventive. Elles ont besoin aussi de l’affirmation du caractère national de l’enseignement artistique ; à ce dernier titre, le “plan conservatoires” annoncé dans le PLF 2016 relevait d’une urgence.
Enfin, les collectivités territoriales ont besoin que l’Etat assume pleinement son rôle de péréquation territoriale et de soutien à l’action de proximité. Les arts et la culture constituent un écosystème d’une grande et fragile complexité. Pour que la culture se déploie et épaule chaque citoyen de sa force d’épanouissement et d’espoir, il faut des grandes institutions mais aussi des initiatives modestes portées par les petites compagnies, par les milieux associatifs, les réseaux de l’éducation populaire. Il faut aussi des réseaux de sensibilisation, de transmission, d’enseignement. Les périodes difficiles que nous venons de connaître ont profondément déstabilisé cet écosystème.
L’année 2016 doit être celle du retour de la confiance faite à tous les acteurs des arts et de la culture, sinon les dommages risquent d’être irréversibles. La FNCC se félicite que le budget 2016 du ministère de la Culture avance en ce sens et que les collectivités, conscientes de l’importance des enjeux culturels, suivent le même chemin. Pour la FNCC, c’est ensemble, dans un dialogue mutuellement respectueux, que tous les acteurs de la puissance publique, Etat et collectivités territoriales, doivent s’y engager.
Le Président
et le Conseil d’Administration de la FNCC