Marie-Claude Le Floc’h, maire-adjointe à la Culture de Neuilly-sur-Seine, membre du Conseil d’administration de la FNCC signe l’éditorial de la Lettre d’Echanges n°163 (juin 2018)
Augmenter l’appétence pour la culture en général, et pour l’art contemporain en particulier, est une question d’éveil dès l’enfance.
J’aurai réussi mon mandat d’élue si chaque jeune de la ville peut dire qu’il a découvert le rôle d’un chef d’orchestre, assisté à une répétition de théâtre, discuté avec un écrivain, créé avec un plasticien, etc. Ces rencontres familiarisent les jeunes avec les métiers artistiques et génèrent l’envie de découverte.
Pour les arts plastiques, il ne faut pas rester au stade de l’occupation ou du divertissement en classe ou au centre de loisirs. Plusieurs pistes : confier à des professionnels un enseignement
de qualité des pratiques en amateur ; concevoir des activités arts plastiques dans les expositions même historiques ou scientifiques ; créer des opportunités de collaboration avec des artistes… Nous avons initié avec l’artiste Aki Kuroda un système gagnant-gagnant : donner carte blanche à un artiste dans notre espace d’exposition de 540m2 en contrepartie d’une collaboration avec les enfants au sein d’ateliers.
Comprendre tôt l’apport des arts plastiques crée progressivement un réflexe naturel d’intérêt qui se perpétuera à l’âge adulte. A tout âge, on peut s’approprier les dix bonnes raisons d’aimer l’art contemporain que cite la critique d’art Elisabeth Couturier (L’Art contemporain mode d’emploi) : « Vivre avec son temps, sentir le courant, changer d’optique, pousser des oh ! et des ah !, toucher à l’universel, activer ses neurones, se laisser surprendre, apprendre une langue étrangère, créer sa propre géographie, voyager. »