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Editoriaux

Ni vénérer, ni révérer mais rêver

Par 23 février 2019juin 23rd, 2019Aucun commentaire
Jean-Philippe Lefèvre, président de la FNCC, signe l’éditorial de la Lettre d’Echanges n°169 (février 2019)

 

La Lettre d’Echanges que vous avez sous les yeux fait un tour d’horizon de ce qu’a été, à ce jour, la question culturelle dans le “grand débat” : la culture et l’art ne me semblent pas spontanément au cœur des préoccupations de nos concitoyens… Pour mémoire, dès janvier 2013, la FNCC avait publié un “document politique” faisant le constat que l’envie de faire et surtout de faire ensemble l’emportait sur la prescription. Dans le débat actuel, ce document apparaît bien prémonitoire. Lors du dernier CCDTC, tentant de faire la synthèse entre le “grand débat national” et ce document de la FNCC, j’ai résumé le propos par cette formule : « Les gens ne veulent plus ni vénérer, ni révérer mais rêver. » L’action publique ne pourra plus reprendre le chemin emprunté depuis la Libération comme s’il ne s’était rien passé. La crise des “gilets jaunes” n’est que l’aboutissement d’un processus très lent de la rupture entre les périphéries et les centres, entre les détenteurs du savoir, du pouvoir et les abandonnés des confins urbains ou ruraux. Les politiques culturelles locales ne peuvent échapper à l’introspection. Les responsables d’équipements culturels sont interrogés. Le choix du “public” plutôt que de la population est posé. Une partie de la réponse se trouve au plus près du terrain. Expérimentation, adaptation au plus proche des gens et garantie de la diversité culturelle peuvent compléter et enrichir tout ce qui a permis depuis 50 ans d’offrir à voir, lire et écouter. Dans les mois à venir, la FNCC ne cessera de proposer des temps de partage, de retour sur expériences, de mises en commun des “bonnes pratiques” afin que nous soyons mieux éclairés encore, à l’aube de l’échéance municipale. Ne nous privons pas de construire.