12 décembre 2022. A la suite de la table-ronde de la FNCC au Salon des maires (23/11) sur l’urgence de l’adaptation du patrimoine à la transition énergétique, le groupe de travail en charge de l’écriture de la nouvelle Feuille de route de transition écologique du ministère de la Culture a souhaité rencontrer la Fédération.
La recherche des points de convergence entre enjeux patrimoniaux et environnementaux coïncide en effet avec l’une des cinq pistes identifiées par la ministre de la Culture pour progresser vers le développement durable dans le domaine culturel : « Inventer les territoires et paysages de demain (conciliation de la protection des paysages, du patrimoine et de l’architecture avec les enjeux climato-énergétiques) ».
Jean-Philippe Lefèvre, vice-président culture du Grand Dole, vice-président de la FNCC et initiateur de la réflexion sur ce thème aux côtés d’Anne Mistler, maire-adjointe à Strasbourg et vice-présidente de la FNCC, précise d’emblée : « Nous ne sommes pas sur la transition écologique mais, dans l’urgence, sur la sobriété énergétique et la crise climatique. Comment assurer les conditions du maintien des populations dans nos centres-villes en secteurs protégés ? » Sachant notamment que la loi Résilience & Climat interdira, dès 2023, la location de « passoires thermiques » et au vu du surcoût pour des travaux d’isolation conformes aux prescriptions « discrétionnaires » des règles d’urbanisme qui conduiront à diminuer l’offre locative, « comment ne pas transformer les centres-villes en centres vides ? »
Les six pistes identifiées par la FNCC ont été discutées, comme autant de messages qu’il importait au ministère d’entendre même si elles pouvaient contrevenir à la tradition de la doctrine patrimoniale (« nous devons sortir des débats « de confort » ; il y a le feu », insiste Jean-Philippe Lefèvre) :
- renforcer le rôle de conseil des ABF,
- mieux prendre en compte les « monuments historiques d’usage »,
- à court terme, admettre le principe de la « réversibilité » (travaux temporaires ne touchant pas à l’intégrité des bâtiments),
- à moyen terme, instaurer la possibilité d’une réouverture des documents d’urbanisme en secteur protégé en cours pour y apporter davantage de souplesse,
- à long terme, réactualiser le Code du patrimoine,
- et, également à long terme, renforcer la formation des professionnels à la réhabilitation du bâti ancien.