Skip to main content
ActualitésQuestions territoriales

Cinémas et bibliothèques, emblèmes des centres-villes

Par 12 juillet 2022Aucun commentaire

L’Association Centre-ville en mouvement, fondée et présidée par le maire de Sceaux et également vice-président de la FNCC, Philippe Laurent, a réuni à Strasbourg, les 28 et 29 juin, les 2es Assises européennes des centres-villes. La rencontre a permis de présenter le 7e Baromètre du centre-ville et des commerces. Quelques enseignements, dont, pour ce qui est de l’offre culturelle, une demande prioritaire des habitants pour des cinémas et des bibliothèques/médiathèques.

Excepté aux yeux des habitants des communes engagées dans un programme Action Cœur de Ville (ACV), l’attention des Françaises et des Français pour la vitalité des centres-villes s’émousse, notamment dans les communes rurales ; en 2019, 68% des habitants considéraient le centre-ville comme une thématique prioritaire ; en 2022, la proportion fléchit à 58%. Un moindre intérêt largement dû à la prégnance l’actualité politique et économique : élections présidentielles (le sondage a été réalisé en mai), guerre en Ukraine et surtout crise du pouvoir d’achat.

La fréquentation des centres-villes connaît une baisse proportionnée à cette plus faible préoccupation. En 2019, 78% des habitants s’y rendaient au moins une fois par semaine alors que la proportion est près de 10 points de moins (69%) en 2022. Mais elle s’inverse dans les « villes ACV », passant de 76% en 2019 à 95% en 2022 – signe d’une perception positive de ce programme de revitalisation et de l’intérêt qu’elle suscite pour en vivre in situ les avancées.

Pour autant, l’attachement à son centre-ville – que 41% des sondés jugent en déclin (50% dans les communes ACV) – reste nettement majoritaire (61%) mais il s’effrite depuis la Covid (72% en 2019).

Malgré une moindre présence des problématiques liées au centre-ville dans les conversations (un sujet d’échange pour 48% des sondés en 2019 et pour 36% en 2022), ce sentiment de leur fragilité croissante se traduit par le souhait d’une forte volonté d’engagement des maires (88%) ainsi que du Gouvernement (80%).

Quelles priorités pour l’avenir des centres-villes ? « Le commerce, c’est la vie de la cité » dit le slogan. Sans surprise, interrogés sur les principaux enjeux pour l’attractivité des centres-villes, les sondés placent en tête la dynamisation des commerces de proximité (39%) – surtout les boulangeries, les pharmacies, les boucheries, mais aussi les librairies –, suivi de la sécurité (29%), du stationnement (27%) et du cadre de vie/environnement (27%). Viennent ensuite les problématiques de la propreté et de l’accès à la santé (23%), de la circulation et des transports en commun (20%), puis la vie culturelle ainsi que les activités sportives (11%).

Quels lieux culturels souhaitez-vous trouver en priorité dans votre ville ?

Quelles priorités pour les lieux de vie culturelle en centre-ville ? Certes, dans une étude sur la ville, la dimension culturelle ne vient qu’après les problématiques proprement urbanistiques de la circulation, de la sécurité, de la santé ou du cadre de vie (on notera sur ce point l’absence de question sur la perception de la qualité patrimoniale du bâti). En revanche, quand on interroge les habitants sur les lieux – et non les fonctions – à leurs yeux indispensables pour un centre-ville, ceux de culture apparaissent assez haut dans les priorités, après les commerces (dont les librairies).

Le sondage affirme très nettement l’importance prépondérante de deux équipements culturels : la salle de cinéma et la bibliothèque et/ou médiathèque. Non seulement 71% des réponses citent le cinéma parmi les lieux qu’ils associent au centre-ville, mais 28% en font l’atout culturel premier. Ces scores indiquent notamment l’inadéquation de complexes cinématographiques installés en périphérie des villes. Aller en centre-ville, c’est bien souvent aller au cinéma et inversement.

Les bibliothèques et médiathèques (l’enquête donne ici des réponses séparées) suivent de près : 62% des habitants plébiscitent la présence de bibliothèques et 60% de médiathèques. De ce point de vue, l’actuel projet de création d’une enseigne permettant d’identifier aisément les bibliothèques, à l’instar de la croix verte des pharmacies, prend toute sa signification.

Les autres lieux culturels symbolisant le centre-ville s’étagent de la salle de spectacle/concert (56%), du centre culturel (53%) et du couple théâtre et musée (51%) au centre d’art et conservatoire de musique (40%).

Vivre en petite ville. Le Baromètre 2022 du centre-ville et des commerces se clôt sur un constat sociologique signifiant quant à l’évolution de notre société et qui doit sans doute être corrélé au bouleversement des modes et aspirations de vie provoqué par la crise sanitaire.

Aujourd’hui, c’est dans les centres-villes des  petites villes (53%) et des moyennes villes (36%) que les Françaises et Français souhaitent avant tout vivre. Ceux des grandes villes n’attirent que 20% des souhaits, une proportion qui tombe à 11% pour Paris. On notera aussi que les habitants des communes AVC plébiscitent autant les petites que les moyennes agglomérations, comme si le projet de revitalisation Action Cœur de Ville, conçu pour les villes moyennes, leur restituait des caractéristiques propres aux villes de moindre envergure et éloignait la crainte d’une mutation vers un mode vie apparenté à celui des grands centres urbains.

Une condition, cependant. L’attractivité des centres-villes des petites agglomérations est lié à la qualité de leur connexion, par exemple à l’accès à la wifi dans les rues du centre-ville. Or, en 2022, 60% des habitants jugent leur centre-ville insuffisamment connecté – un chiffre cependant sensiblement plus faible qu’en 2019 (68%), preuve que les mairies ont pris la mesure de cette attente.


A télécharger
7e Baromètre du centre-ville et des commerces